Nous
avons pris connaissance du communiqué émis par l’entreprise et
nous espérons qu’à l’avenir les efforts décrits porteront
leurs fruits.
Nous
sommes néanmoins étonnés par la lenteur de la réaction de
l’entreprise après la mort d’un de ses ouvriers. Nous sommes
aussi étonnés par ce qui est mis en évidence dans le communiqué
et qui ne correspond pas aux témoignages relatés dans la presse
depuis douze jours. Nous pensons qu’il ne suffit pas de sous
estimer l’importance de photos explicites. Nous pensons qu’il a
fallu du courage aux ouvriers qui ont dénoncé ce qu’ils vivaient
au quotidien et que cela mérite le respect.
Après
une déclaration aussi dithyrambique comment l’entreprise peut-elle
expliquer sa proposition d’augmentation de 150% de la journée de
travail à des travailleurs révoltés par la mort de leur
compagnon ? Comment l’entreprise peut-elle subtilement induire
la responsabilité individuelle alors qu’elle prône autant
l’aspect collectif du travail ? Comment l’entreprise
explique-t-elle les grillages dressés autour des groupes d’ouvriers
au demeurant calmes ? Comment l’entreprise peut-elle expliquer
le maintien de la production à Nieuwkerke au plus fort de
l’épidémie de cet été ? Comment à cette période
l’entreprise a-t-elle pu former des dizaines d’intérimaires en
quelques jours dans des fonctions et des postes dangereux ? Enfin,
comment explique-t-elle les incendies de ces dernières années ?
Nous
pensons que la vitesse d’expansion de l’entreprise entraîne des
facteurs de risques supplémentaires. Les nombreux intérimaires
moins expérimentés que leurs collègues en CDI courent plus de
risques. Nous tenons à certifier que plusieurs Ministres Belges
étaient déjà prévenus des dangers au sein de l’usine CL
WARNETON, particulièrement en janvier et février 2016 et depuis
bien avant. Nous répétons que nous sommes intervenus lors des
enquêtes publiques afin d’avertir les administrations de nos deux
pays au sujet des conséquences environnementales et structurelles
dans l’usine elle-même.
Toutes
les autorisations récemment accordées par la Région Wallonne vont
permettre une production plus importante alors que les enquêtes
publiques signalent la limite de 1140 tonnes jour. Existe-t-il une
structure indépendante qui soit capable de contrôler la production
journalière avec rigueur ? La surproduction n’est-elle pas
cause d’insécurité et de nuisances ?
En
conclusion, nous sommes convaincus que la détermination des ouvriers
peut apporter de nombreuses solutions. Nous saluons leur rejet du
marchandage qu’on leur proposait en contrepartie de leur reprise du
travail. Nous pensons que leur débrayage collectif peut devenir le
levier d’une amélioration de la sécurité. Nous espérons qu’ils
seront entendus.
Elisabeth
Dumoulin pour Deulémont Défense de l'Environnement.
Patrick
Maton pour Les Amis de Warneton.
Philippe
Mouton pour Lys Deûle Environnement.
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