samedi 27 janvier 2018

Warneton - La Société d’Histoire en plein déménagement

 
Très attendue, la rénovation de la Société d’Histoire va bientôt commencer. Non sans mal puisque toutes les collections doivent être évacuées.
Depuis le mois d’août dernier, Michel Van Pottelberghe remplit des cartons avec l’importante collection détenue par la Société d’Histoire: 130 000 ouvrages, plus de 2 600 titres de revues, des fonds divers, des milliers de journaux, un fonds généalogique impressionnant, des photos, des tableaux, etc. Tout y est numéroté et répertorié.
Rappelons que le bâtiment de l’hôtel de ville sera quasiment entièrement dévoué à la Société d’Histoire et qu’il subira une rénovation estimée à 900 000€, en partie subsidiée par la Région wallonne.
La structure, pour l’heure bien trop fragile, sera renforcée pour y stocker les livres. Un ascenseur est prévu. Pour ce faire, tout ce qui s’y trouve doit être évacué, sauf la cave, dont la structure sera consolidée.
L’église et le site de l’ex-école d’État, où déménagera aussi le personnel, ont été choisis comme lieu de dépôt.
Un travail systématique
Encore fallait-il mettre en œuvre une stratégie efficace pour déplacer la montagne de documents. «Alain Pottel dirige les opérations, explique Michel Van Pottelberghe. En dégageant le couloir qui mène au musée d’archéologie, nous sommes tombés sur une double porte. L’accès idéal pour tout évacuer.
Nous avons commencé par déblayer la première salle pour créer une zone tampon. Durant la semaine, aidé par André Weber, je la remplis de caisses posées sur des palettes. Et chaque lundi matin, les ouvriers communaux les transportent dans l’église, avec étagères et armoires.»
40 ans pour tout remplir, quelques mois pour tout vider
Le lundi après-midi, ils ont alors le temps de ranger à leur guise. «Par principe, rien n’est jeté. Je ne vois pas pourquoi je me le permettrais, alors que nous avons patiemment rassemblé cette importante bibliothèque.
Une grande partie de ce que nous possédons est à mettre au compte de Jean-Marie Duvosquel, grâce à son aura intellectuelle et à ses relations avec d’autres sociétés et institutions.»
Pour fin mars, le bâtiment devrait être complètement vidé. Ce qui donnera une vision déconcertante pour celui qui y évolue depuis des années dans un espace plein comme un œuf. «Je travaille ici depuis le 10 juillet 1978. Je vais retrouver les lieux comme ils étaient quand j’ai commencé. Ce qui m’inquiète, c’est que j’ai mis 40 ans à tout remplir et quelques mois à tout vider!», se réjouit celui qui part prochainement en retraite.
Quand tous les livres auront été évacués, le personnel va s’attaquer aux œuvres d’art et au musée: «J’ai fait réaliser par les menuisiers communaux des armoires spéciales pour conserver les tableaux,explique Alain Pottel. Après, j’ai prévu d’installer des tables et l’on sortira les collections archéologiques et autres pour les emballer délicatement. Mon épouse a proposé ses services pour ce travail tout en douceur!»
Restera alors l’épineux problème des archives de la justice de paix, qui y a eu son bureau durant des décennies: «Plusieurs courriers ont déjà été envoyés, mais il n’y a aucune réaction. Ce sont des dossiers confidentiels; nous n’allons pas y toucher.»  
LA PRESSE PÈSE SON POIDS
Le centre de documentation possède une grande partie de la presse qui concerne la région. Des milliers d’articles qui constituent une source inestimable d’information sur le passé et la vie locale.
Classés et reliés, ces journaux pèsent leur poids!
C’est ainsi que nous avons vu passer des décennies d’exemplaires du «Journal de Roubaix». «Nous avons été les chercher à Bruxelles, il y a sept ou huit ans. Grâce à Jean-Marie Duvosquel, nous avons récupéré la collection du curé Selosse, de Mouscron. Elle a fait un séjour à la capitale avant de revenir dans le Hainaut.», précise Michel Van Pottelberghe.
Une chance qu’on ne doit pas les lire!
Pour les ouvriers communaux, ce travail n’est pas comme les autres. «Nous transportons le passé de notre région, explique le Ploegsteertois Pascal Fauquenoit.
Nous sommes très fiers de contribuer à la rénovation de la Société d’Histoire. Nous faisons très attention à ne rien abîmer.»
«Je n’ai jamais vu autant de livres, ajoute en riant Pascal Hombert. Une chance qu’on ne doit pas les lire!»
L’accès dans l’église se fait via le transept droit et une rampe a été construite pour utiliser le transpalette: «Personne n’a jamais vu cette porte ouverte, explique Alain Pottel. On n’a même pas retrouvé la clé. Heureusement qu’il y a des verrous! Quotidiennement, je suis venu mettre du dégrippant sur les charnières pour qu’elles soient fonctionnelles! Ainsi a-t-on accès directement à l’espace de rangement.»
La Société d’Histoire continuera ses activités dans un conteneur de l’ex-école d’État, faubourg de Lille. Les travaux d’aménagement y sont terminés.
  - L'Avenir


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