mercredi 5 juillet 2017

Ploegsteert - La rénovation des trottoirs


Construites en trois phases (1969, 1975 et 1980) par la société «La Petite propriété terrienne», les rues de ces lotissements débouchent dans la rue de Ploegsteert.
Avec les décennies, une rénovation des trottoirs et des canalisations s’imposait. Mais là où certains sont moins d’accord, c’est qu’elle implique l’abattage de tous les arbres!
«Un résultat consternant!»
Herbert Cuppens et Fabienne Poublang résident dans la cité terrienne depuis 28 ans. Dans la rue Churchill, ils ont trouvé un havre de paix, avec un grand jardin et des allées bordées d’arbres qu’ils ont vu évoluer au cours des années.
Et ils y tiennent: «L’accord initial n’était pas de faire place nette, affirme Herbert Cuppens. En 2015, suite à une entrevue avec Gilbert Deleu, il était prévu que les arbres gênants ou en mauvais état soient éliminés. Quand il a eu son grave souci de santé, l’échevin Didier Vandeskelde a repris le dossier. Et nous avons bien vite constaté, rue du Beau Site, que tous les arbres ont été rasés! Nous ne voulons pas qu’il arrive la même chose aux nôtres!»
«C’est quand même incroyable, renchérit son épouse. On enlève toute cette verdure alors qu’en 2017, on tente de protéger la planète de toutes les manières. Un arbre met des décennies à grandir! À Ploegsteert, on fait des passages pour les grenouilles dans certains coins et, dans d’autres, on rase les arbres! Et le résultat est vraiment consternant. Dans la rue du Beau Site, on a replanté des acacias boules et il est prévu qu’il en soit ainsi dans toute la cité. On a l’impression d’être sur un parking d’hôpital!»
Arrêter tout nouvel abattage
Ces arbres ont été plantés en 1980, à la construction de cette partie de la cité terrienne. Ils affichent donc 37 ans au compteur: «Une loi protège les arbres de plus de 30 ans, quelle que soit leur essence. Les tilleuls et les marronniers sont en pleine santé. Pourquoi les abattre? Nous ne sommes pas contre le fait que l’on enlève les saules et les bouleaux, mais pourquoi les beaux arbres?»
Dans la première partie de la rue Churchill, les tronçonneuses sont entrées en action au mois de mai: «Pas vraiment la bonne époque pour les oiseaux! Nous avons vu les ouvriers se balader avec des nids dans lesquels se trouvaient des oisillons. Ils allaient les replacer dans d’autres arbres… Mort assurée pour ces petits êtres!»
Autre reproche: l’absence de discussion: «Nous sommes pas mal de riverains à nous plaindre, mais notre appel n’a pas été entendu. La décision est prise! En plus, les canalisations ont déjà été remplacées et les arbres n’ont pas été gênants.»
L’élu écologiste Philippe Mouton est du même avis: «Dans cette manière de procéder, il y a contradiction avec les missions du PCDN et du PCDR. D’autant plus qu’il s’agit du second abattage massif d’arbres en quelques mois. La centaine d’ormes abattus le long de la Chaussée d’Ypres a aussi posé question. Et plusieurs nids ont été détruits car nous sommes au printemps. J’ai donc demandé aux autorités d’arrêter tout nouvel abattage.»


L’échevin des Travaux est ouvert à la concertation mais une situation n’est pas l’autre, preuves à l’appui!
Contacté, l’échevin des Travaux, Didier Vandeskelde ne ferme pas la porte à la concertation, loin de là: «Il y aura une réunion cette semaine, sur place, pour voir ce qu’il en est vraiment. La plupart du temps, les riverains souhaitent que l’on enlève les arbres, parce qu’ils causent des nuisances et que personne ne les entretient. Dans la cité Paul Rose, au Bizet, lors de la rénovation, les riverains nous ont demandé de ne plus replanter un seul arbre!»
En fait, la règle est de s’adapter aux circonstances: «Dans la rue du Beau Site, les racines avaient poussé dans les égouts. Nous n’avons pas eu d’autre choix que de les abattre. Dans la première partie de la rue Churchill, le trottoir a été déplacé et il n’était pas possible de garder les arbres au milieu du nouveau pavement! Dans d’autres cas, les racines font se soulever le trottoir. Mais il n’est pas sûr que la dernière phase présente les mêmes conditions. La question doit être analysée.»
90% n’en veulent plus

Les équipes communales de paveurs-dalleurs vont se succéder pendant les vacances et les travaux sont prévus pour octobre. Le tronçonnage n’est donc pas pour demain: «Je suis très vigilant quant à la protection des arbres et, au collège échevinal, dès que quelqu’un demande d’en couper un, je veux des explications précises. Dans les cités, 90% de la population ne veulent plus d’arbres. En rasant tout et en plantant partout le même arbre, soit l’acacia boule, on créait une belle harmonie.»

  •   - L'Avenir

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