mercredi 26 février 2020

Warneton- Une plateforme pour 2 bateaux de 110 m

Plateforme: le gros œuvre se poursuit
Les travaux ont débuté début janvier par la pose d’un premier rideau de palplanches métalliques sur 250 mètres de long. Il a fallu les battre dans le sol pour passer à travers la couche argileuse, située entre 11 et 12 mètres, tandis que les palplanches mesurent 16 mètres. «Nous sommes conscients que des vibrations ont causé des nuisances mais, vu la nature du sol, nous n’avions pas d’autres choix, explique Paul Meurisse. Pour l’heure, nous nous attelons à la réalisation du deuxième rideau, en parallèle du premier et séparé de 20 mètres. Les palplanches sont plus courtes, environ 11 mètres, et n’ont donc pas dû être battues.»
«Les deux rideaux seront reliés par une tige métallique, qui formera un tirant d’ancrage pour soutenir la structure. Ce sont des barres d’un diamètre de 80 mm. Elles pèsent 80 kg pour un seul mètre! Nous allons poser une tige tous les 3,75 m; il est prévu d’en installer 67 sur les 250 mètres, explique Nicolas Richoux, avec qui nous avons parcouru le chantier. Ce double-rideau permet d’éviter le basculement du quai vu le poids qu’il sera amené à supporter.»
La berge sera enlevée en dernier
Ce jeudi, les toupies à béton de la société Cnockaert (Wervicq) se succédaient: «L’objectif est de poser ce que l’on appelle un béton de propreté afin d’effectuer le ferraillage dans les meilleures conditions possibles. Nous travaillons par bande de 25 mètres. Pour le moment, Artes envoie sept ouvriers sur le site, des coffreurs et des ferrailleurs.»
Une fois que le ferraillage sera terminé, une poutre de couronnement viendra relier les deux rideaux. «Le niveau actuel doit être enseveli sous 2,94 mètres de béton. Cette masse constituera la solidité du mur de quai. C’est cette surface qui doit accueillir les clarks et grues de chargement, précise Nicolas Richoux. Finalement, la berge sera détruite pour que l’eau de la Lys arrive jusqu’au quai.»
«Toute la terre restera sur site, poursuit Paul Meurisse. Nous espérons avoir terminé cette phase pour mi-avril. Nous sommes dans les temps puisque l’hiver doux n’a pas généré beaucoup d’intempéries. Nous avons juste stoppé les travaux trois jours pour la tempête, puisque le danger était trop important pour les ouvriers.»
Ensuite, il faudra recréer le RAVeL autour de la plateforme, remblayer les terres, procéder aux aménagements, de même qu’asphalter une dalle en arrière-quai sur une surface d’environ 7 890 m2: «Pour la couche finale, il est prévu un revêtement de type enrobé drainant pour que l’eau puisse percoler», précise Paul Meurisse.
L’objectif du chantier est de construire un quai de chargement de 235 m permettant l’accostage de deux bateaux de 110 m (Classe Va) ou un bateau de 180 m (Classe Vb).
Le projet, estimé à 3 432 000€, a été retenu dans le cadre de la programmation européenne Feder.
Le PACO va proposer le port autonome à un concessionnaire: «Nous analyserons les propositions qui seront faites, explique Jean-Marie Vandenbergh. Nous sommes ouverts à tous les projets.»
L’ombre de l’entreprise Clarebout plane sur le quai, mais le producteur géant de frites n’a rien à voir avec la plateforme: «Le fait que la voirie débouche sur le parking d’une entreprise privée, en l’occurrence Clarebout, est une première pour nous, mais c’est la configuration des lieux qui l’a voulu ainsi!
Chaque projet se fait au cas par cas. Le PACO signera un contrat avec le concessionnaire qui lui apportera le plus. Peut-être la plateforme du Pont-Rouge deviendra-t-elle une extension du Port de Lille ou une annexe de celui de Dunkerque? Et si l’entreprise Clarebout veut exploiter le site? Rien ne l’empêche si elle présente un projet probant. En tant qu’opérateur public, ce qui nous intéresse c’est le transfert de tonnage depuis la route vers la voie d’eau. C’est là que se situe notre rentabilité.»
Aucune date d’exploitation n’est envisagée, même si les travaux devraient être terminés pour la fin de l’année. «À Baudour, près de Mons, nous avons construit une connexion ferroviaire. Elle est opérationnelle depuis 18 mois, mais l’heure est encore à l’analyse des candidatures. Ce n’est pas parce que les travaux sont terminés qu’il y aura exploitation.»
 M-F. Ph. - L'Avenir

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