jeudi 28 février 2019

Warneton - Accès interdit par le RAVeL: fin du projet?


Accès interdit par le RAVeL: fin du projet?
Les 44 appartementsdu quai Verboeckhoven suscitent des réactions. Le porte-parole des riverains veut enterrer définitivement le projet.
Lundi dernier, lors du conseil communal, les élus devaient se prononcer sur l’octroi de la voirie en vue de la construction de 44 appartements dans une prairie à proximité du Quai Verboeckhoven.
Comme mentionné dans notre édition du 20 février, la voirie a été rejetée par la tripartite (13 élus), l’élu socialiste David Werquin et l’élu Action Gaël Ooghe. Marie-Eve Desbuquoit et Didier Vandeskelde ont voté favorablement et les huit autres élus Action se sont abstenus.
Favoriser la mobilité douce
Au rayon justification, l’échevin de la Mobilité, Didier Soete, a signalé que l’objet concernait la voirie et non le projet lui-même et que la volonté de la tripartite était de favoriser la mobilité douce. Difficile de faire une exception à un endroit aussi stratégique pour le passage des cyclistes.
Sébastien Verkyndt, riverain s’opposant au projet, a souhaité réagir à l’intervention de l’échevin J.-J. Pieters. «Le décret régional du 6 février 2014 prévoit de valoriser la mobilité lente, en renforçant le maillage des chemins. Donc, même si cette portion de RAVeL appartient à M. Verbrugghe, la majorité ne fait que respecter le décret! Ce dont M. Pieters ne fait pas mention. Je lui rappellerai aussi qu’une pétition de plus de 100 signatures a été déposée contre le projet et que la plupart des avis officiels font défaut; ce qui ne signifie pas qu’ils sont positifs!» Le riverain s’insurge aussi contre les 8,5 mètres mesurés par l’échevin: «L’assiette du chemin du halage ne peut recevoir aucune circulation routière! En plus, ces 8,5 mètres sont calculés jusqu’à la Lys! Ce qui est plutôt dangereux!»
Et les risques d’inondation? «À Warneton France, tous les projets sont refusés. Le but est de protéger les points bas naturels, qui agissent en zone tampon.»
Une suspension de permis en 2016
Il rappelle que la première version date de 2006, que les moutures se sont succédé, sans succès: «Le 2 mai 2016, un permis d’urbanisme a bien été délivré par la commune malgré un avis défavorable du 17 décembre 2015 des services de Mons. L’ancienne majorité a essayé de faire passer le projet en force! Le 9 juin 2016, le fonctionnaire délégué a suspendu le permis. Sa justification: des éléments ne permettent pas de délivrer un permis d’urbanisme en bonne et due forme: les avis n’ont pas été renouvelés depuis 2006, l’intercommunale liée au collecteur qui passe dans la prairie n’a pas donné son avis, modification de la perception du paysage, construction d’une cabine à haute tension et risques d’inondation.»
Sébastien Verkyndt s’étonne qu’une nouvelle enquête publique soit entreprise, avec 44 appartements! «Avec les mêmes problèmes et d’autres qui s’ajoutent, vu que le nombre d’appartements est augmenté! Ainsi le nombre minimum de places de parking n’est-il pas respecté! La seule réponse apportée est d’intégrer dans le projet la régularisation des garages existants, qui sont pour l’instant entachés d’irrégularité! Il n’y a donc pas de parking supplémentaire!»
Peser   le pour et le contre   avant   de   trancher
Lors du débat, l’échevin Jean-Jacques Pieters a proposé qu’avant de refuser la voirie, on se mette autour de la table: «Je ne suis pas pour ou contre le projet, d’ailleurs j’ai voté l’abstention, mais je me fais l’avocat du bon sens.
J’ai toujours été un homme de compromis et, après 18 ans comme directeur d’école, je pense que je l’ai prouvé! Ce que je défends, c’est la démarche intellectuelle. Personnellement, je n’ai rien à gagner ou à perdre! J’ai rencontré une seule fois Monsieur Verbrugghe.»
Il a épluché le dossier et en est venu à la conclusion qu’il y avait des incohérences. «En 2016, le projet a été approuvé par le conseil communal avec 21 voix favorables! Donc, l’opposition, soit la majorité actuelle, avait voté en faveur du projet. Et, à cette époque, bizarrement, on ne parlait pas de la voirie. Certains ont donc changé d’avis.»
Il balaye aussi les problèmes d’inondation: «La prairie est située en zone d’aléa d’inondation très faible, comme beaucoup d’endroits de notre commune. De nos jours, il existe des moyens techniques pour pallier cette situation et canaliser l’eau.»
À son avis, en disant non à la voirie, on prépare un non au projet; ce qui lui semble dommage: «Les appartements de standing attirent une population intéressante qui pourrait redynamiser les commerces locaux. Au niveau visuel, les bords de Lys pourraient devenir un très bel espace, plus beau que ce n’est actuellement. À Wervicq, ces constructions apportent une véritable plus-value. D’ailleurs, je connais des citoyens qui ont quitté l’entité parce qu’on n’y trouve pas de tels appartements. Le projet vaut la peine qu’on s’y intéresse. Peut-être faudrait-il analyser d’autres possibilités d’accès à la prairie…»
M-F.Ph. - L'Avenir

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